Croyez-le ou non (en fait, croyez-le; c’est vrai), le Bloody Caesar est une invention canadienne ! Bien que très populaire et connu, ce cocktail est assez jeune. En fait, s’il était humain, il ne serait même pas considéré comme un aîné aux yeux de la loi, ni canadienne, ni québécoise ! On a piqué votre curiosité ? Alors laissez-nous vous raconter la petite histoire du Bloody Caesar et vous proposer quelques variations pour redécouvrir ce grand classique !
Le Bloody Caesar a été inventé en 1969 par Walter Chell pour célébrer l’ouverture du restaurant italien Marco’s au Calgary Inn. Son mandat était de créer un cocktail qui se marierait avec les saveurs du plat de spaghetti alla vongole, pâtes aux palourdes, qui se retrouvait sur le menu. À l’origine, Walter Chell broyait des palourdes pour en extraire le nectar auquel il mélangeait du jus de tomate, de la vodka, du sel de céleri, de la sauce Worcestershire et, son ingrédient secret, une pincée d’origan. On raconte qu’il lui aurait fallu trois mois pour atteindre la recette parfaite ! Il avait appelé sa création le Caesar et a ajouté "Bloody" au nom après qu’un client britannique lui ait dit : "Walter, that’s a damn good bloody Caesar!" ("Walter, c’est un sacré bon Caesar !").
Le cocktail est devenu un incontournable à Calgary très rapidement, au point que la compagnie Mott développe un jus de tomate et de palourdes, le Clamato. Elle a ensuite engagé Walter Chell en tant que consultant et ambassadeur du produit.
En 2009, le maire de Calgary David Bronconnier déclare le 13 mai la Journée du Bloody Caesar et la compagnie Canada Dry Mott’s lance une pétition afin de le faire reconnaître comme le cocktail officiel du Canada (grosse année pour le Bloody Caesar) ! La Journée nationale du cocktail se célèbre maintenant le jeudi précédant la Fête des patriotes (Fête de la reine). Alors qu’on estime aujourd’hui à plus de 400 millions le nombre de Bloody Caesars bus par an par les Canadiens, son succès ne dépasse pas les frontières. Si vous demandez en Europe, en Amérique latine ou même aux États-Unis, un Bloody Caesar, il se pourrait fort bien qu’on ne puisse pas vous le faire ou que vous receviez un Bloody Mary (cocktail cousin dans lequel on met du jus de tomate plutôt que du Clamato). Il existe d’ailleurs plusieurs variantes du Bloody Mary à travers le monde ; le Bloody Maria dans lequel on remplace la vodka par de la tequila ou encore le Bloody Maru dans lequel la vodka est remplacée par du saké ou le Bloody Joseph dans lequel on met plutôt du whisky.
Le Bloody Caesar a été réinventé et modifié par tellement de gens qu'il en existe de nombreuses versions uniques. On peut même parfois le boire avec, en guise de garniture, des pinces de homard et du caviar pour le bord du verre, ou encore des mini-burgers!
Il existe cependant des variations toutes simples qui vous permettront de savourer de délicieux Bloody Caesars, tantôt rafraîchissants et acidulés, tantôt épicés et relevés. Voici quelques suggestions pour sublimer ce cocktail classique :
Le Bloody Caesar, avec ses racines canadiennes et son histoire fascinante, est bien plus qu'un simple cocktail. C’est un symbole de créativité et d'adaptation, capable de s’ajuster à tous les goûts grâce à une variété infinie de modifications. Que vous préfériez une version classique ou une version revisitée avec des ingrédients exotiques, le Bloody Caesar offre une expérience gustative unique et mémorable. Alors, la prochaine fois que vous préparerez ce cocktail, n’hésitez pas à expérimenter avec ces variations pour redécouvrir ce grand classique sous un nouveau jour !